Saqqara retrouve son pharaon
Dégagée des sables du désert, à Saqqara, près du Caire, la « pyramide décapitée » a retrouvé son pharaon, Menkaouhor, qui régna en Egypte il y a 4.400 ans. « Il nous a fallu dégager une montagne de sable, mais nous sommes sûrs que cette pyramide est de la Ve dynastie, et seule nous manquait celle du pharaon Menkaouhor », a assuré jeudi le patron des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass.
Sur l'immense plateau de la nécropole de Saqqara, l'antique Memphis, l'existence de la pyramide n'avait pas échappé au grand archéologue allemand Karl Lepsius qui lui donna, en 1842, le numéro 29 dans sa liste des pyramides.
Son tumulus ruiné se dressait à l'est de la pyramide du pharaon Teti et de la célèbre pyramide à degrés du roi Djéser, la première jamais érigée de l'Egypte pharaonique par le génial architecte Imhotep. Pendant un an et demi, c'est à la « redécouverte » et à l'identification de cette sépulture connue comme la « pyramide décapitée » que se sont attelés Zahi Hawass et une équipe de jeunes archéologues égyptiens.
Si la partie supérieure de la pyramide n'est plus visible, les travaux de dégagement ont révélé l'infrastructure de blocs géants et le vestige du caveau royal avec seulement le couvercle du sarcophage de schiste gris.
L'attribution de cette pyramide, qui devait s'élever à 52 mètres de hauteur, était matière à controverse parmi les archéologues. En majorité, ils pensaient comme Lepsius qu'il s'agissait du monument funéraire de Menkaouhor, un pharaon mal connu qui ne régna sous l'ancien Empire que huit ans, entre 2389 et 2381 avant notre ère. Mais certains pensaient qu'elle était plus récente, remontant soit à la période « intermédiaire », entre l'Ancien et le Moyen Empire, de la VIII à la Xe dynastie, soit au Moyen Empire, pendant la 12e dynastie.
« Le doute n'est plus permis, même si aucune inscription ne vient l'étayer, tout indique qu'il s'agit d'un monument de la Ve dynastie et que Menkaouhor y reposa, dit Hawass. Au Moyen Empire, les couloirs menant à la chambre mortuaire étaient bien plus complexes et ce genre de pierre n'était pas utilisé à cette période pour un sarcophage. »
Des itinéraires sacrés révélésMais en déblayant le périmètre entourant les ruines de la pyramide, les archéologues égyptiens ont mis au jour une voie sacerdotale d'une importance scientifique
« plus importante encore que la pyramide, selon Hawass. C'est par là que les prêtres portant un masque du taureau sacré Apis se rendaient en procession vers les lieux de ce culte et sa nécropole » le Serapeum. Se basant sur une inscription découverte, il a indiqué que cette voie remontait au pharaon Ptolémée V qui régna de 204 à 181 avant JC.
C'est un décret de ce pharaon qui figure sur la « pierre de Rosette » en trois écritures, grecque, démotique et hiéroglyphique, permettant le déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion.
La voie dégagée permettra de mieux comprendre les itinéraires sacrés, notamment ceux du dieu taureau Apis, à Memphis, capitale de l'Egypte sous l'Ancien Empire, et centre religieux pendant toute l'Antiquité. Ils conduisaient, via une allée bordée de sphinx, au Serapeum, la nécropole souterraine découverte en 1851-1852 par l'archéologue français Auguste Mariette, lointain prédécesseur de Zahi Hawass à la tête des antiquités égyptiennes.
Des ouvriers s'y activent depuis dix ans, et pour dix ans encore, à consolider cet immense labyrinthe voûté renfermant dans des niches des sarcophages grandioses de taureaux sacrés embaumés, incarnant Apis.
Comme je sais pas qui était au courant ou pas,je vous le poste sur le fo'!